L’entreprise implantée à Aubagne a dépensé plusieurs millions d’euros pour miniaturiser la logistique robotisée des grands entrepôts à l’échelle d’un magasin de quartier. Ximiti permet de vendre entre 200 et 600 références sur 15 à 25 mètres carrés grâce à un robot.

Par Paul MOLGA Publié le 16/05 à 18h07

En miniaturisant la mécanique bien huilée des entrepôts automatisés de la grande distribution, Neovendis, un spin-off du spécialiste des automatismes B+ Equipment créé en 2014, espère donner vie à un nouveau réseau de magasins sans personnel. Le premier a été installé en novembre 2017 à Grenoble. Depuis, 7 autres ont ouvert, 3 de plus le seront d’ici à l’été et une cinquantaine dans trois ans, en propre ou sous forme de licence de marque. « Leur entretien, pour le nettoyage et l’achalandage des rayons, ne nécessite pas plus d’une heure de travail quotidien », assure le directeur général de Neovendis, Lionel Hirsch.

Ces petites surfaces baptisées « Ximiti » sont des concentrés de technologies dont la mise au point a nécessité plusieurs millions d’euros d’investissement. Elles abritent l’automate 24RoboMart, qui peut saisir des objets, d’un briquet à un pack de bouteilles, écarter les produits frais périmés, gérer des promotions et effectuer encore plusieurs dizaines d’autres fonctions.

L’e-commerce prêt à passer la barre des 90 milliards de ventes en 2018

Les produits sont conservés à 3 °C. En passant commande sur une appli, les clients peuvent s’y procurer une plaquette de beurre, un shampoing, un soda, des sushis ou des croquettes pour chien. Entre 200 et 600 références (contre 4.000 en moyenne dans une supérette) sont stockées dans des unités de 18 à 25 mètres carrés.

Partenaires locaux

Neovendis, qui fabrique ces magasins à Aubagne, près de Marseille, s’approvisionne auprès d’une petite centrale d’achats et encourage ses licenciés à développer leur offre avec des partenaires locaux. « A Aubervilliers, le gérant d’une station-service a installé un magasin de produits de première nécessité et d’accessoires pour l’automobile. A Biarritz, il propose des sushis en libre-service et on peut imaginer qu’un fleuriste prolonge l’ouverture de son magasin la nuit venue. Nous sommes une alternative au e-commerce », explique Lionel Hirsch.

En l’absence de personnel, la rentabilité attendue est de 30 % pour un budget initial d’environ 130.000 euros, licence comprise. Neovendis prélève une redevance de 3 % du chiffre d’affaires. L’entreprise est soutenue par le fonds d’investissement Entrepreneur Venture depuis 2015. Avec 7 personnes, elle a réalisé un peu moins de 1 million d’euros de chiffre d’affaires l’an passé et en attend 100.000 par an pour chaque unité ouverte.

Paul Molga  (Correspondant à Marseille)

Lire l’article